Madame Tatillon et Madame Epanouie

A l’instar du très connu Docteur Jekyll, je travaille à une transformation de mon être. J’espère bien néanmoins arriver à un résultat bien différent de l’infâme Mister Hyde et, en essayant d’ouvrir la cage dorée de mes principes et de mes illusions, me transformer de Madame Tatillon en Madame Epanouie !

La « potion » est néanmoins bien difficile à réaliser et demande (pour moi en tous cas) des années de persévérance, d’expériences, d’avancées, de retours en arrière (pour ne pas dire rechutes) et de courage pour mon entourage qui doit supporter tout ça.

La piste que je suis peut se résumer sous cette phrase bien connue : Un esprit sain, dans un corps sain. Le yoga m’a montré le lien ténu qu’il existe entre l’esprit et le corps. Quand je suis malade ou fatiguée, je deviens irritable et agressive. De même, si je suis triste ou anxieuse, mon corps souffre et montre des symptômes bien réels qui ne sont pourtant pas liés à une maladie. Le travaille doit donc se faire sur les deux en parallèle. Se sentir bien en soi-même est je crois une clé indispensable pour être capable de renoncer à ce qui nous fait du mal et aller vers un mieux être. Je pense que les conditions de cet état de bien-être sont différentes pour chacun mais que lorsqu’on l’a atteint, on le sait, on le sens.

La route est encore longue mais je m’en vais suivre le chemin difficile du détachement et du contentement. Bonne nouvelle, j’ai de temps en temps un aperçu de l’arrivée qui me confirme que ça vaut le coup !

Une petite anecdote personnelle sur le sujet : ma première prise de conscience.

Le 15 novembre 2011, ma fille avait à peine 1 an et marchait depuis peu. Nous rentrions le soir à la maison. Il faisait froid et humide. La nuit était tombée bien qu’il ne fut pas tard et le parking n’était éclairé que par une pauvre lumière jaune. J’avais attendu avec impatience ce moment ou je pourrais rentrer avec elle marchant main dans la main. Je me l’étais imaginée, encore et encore.

Dans mon fantasme, nous n’étions pas dans une lumière glauque, je ne portais pas les sacs lourds et n’étais pas fatiguée par une journée de travail. Dans mon fantasme, la petite ne s’arrêtait pas tous les deux pas pour admirer (et ramasser) les feuilles mortes et humides sur le sol. Dans mon fantasme, tout était parfait. Pourtant, le 15 novembre 2011, j’ai vu l’ombre du bonheur. Une ombre pale, sur un bitume humide, l’ombre d’une mère et de sa fille, marchant main dans la main. Un instant fugace dans une vie, un instant simple et tellement réel.

Voilà, il est probablement difficile à comprendre pourquoi cette situation bien précise m’a fait tant d’effet. Mais qu’importe. La révélation était celle-ci : j’avais en moi Madame Epanouie. En temps normal, je n’aurais vu que les petits détails désagréables et je serais rentrée de mauvaise humeur et peut-être même un peu injustement en colère contre ma fille pour avoir gâché ce moment qui aurait dû être merveilleux en ramassant sans cesse des feuilles sales. Madame Tatillon dans toute sa splendeur ! Mais pas cette fois là…

Comme quoi il y a de l’espoir. ;)